États-Unis: La peur des réfugiés

Le passeport syrien retrouvé au côté d'un des attaquants de Paris risque de changer la politique d’accueil des réfugiés aux États-Unis.

Dès samedi, les gouverneurs républicains déclarent les uns après les autres leurs États fermés aux réfugiés de Syrie. Ils sont 26 Etats à ce jour.

Contre la décision du gouvernement d’accueillir 10 000 réfugiés syriens d'ici l'année prochaine, des voix républicaine s'élèvent:

Marco Rubio, sénateur républicain et candidat au primaire explique: «Voilà le problème: Vous autorisez 10 000 personnes dans le pays, 9 999 sont des innocents oppressés et 1 est un combattant de l’État Islamique bien entraîné. Il nous suffit de faire une erreur. Juste une erreur.»

«Je ne pense pas que l'on devrait autoriser des orphelins de moins de cinq ans sur le territoire» renchérit Chris Christie, gouverneur de l’État du New Jersey et candidat républicain aux primaire en réponse à la question d'un journaliste.

Ces déclarations et d'autres dans le même registre sont reprises par les médias, le ''débat sur les réfugiés'' prend de l'ampleur.

Une question émerge: Les réfugiés sont ils un danger pour les Américains?

Fermement, Barack Obama condamne les déclarations de l'opposition qu'il juge «offensante» «contre les valeurs américaines» et rajoute qu'elles «alimentent la rhétorique de l'EI».

L'administration «rejette la fausse opinion disant que l'on ne peut garantir notre propre sécurité tout en accueillant les réfugiés cherchant aussi désespérément à être en sûreté».

La Maison Blanche ajoute que les réfugiés Syriens sont soumis au protocole sécuritaire «le plus stricte et le plus rigoureux que tout les autres individus admis aux Etats-Unis».

Chaque demandeur d'asile Syrien est intérrogé par le Centre National du Contre terrorisme, le FBI, le Département d’État, le Département de Défense et le Département de Sécurité Intérieur.

C'est un processus qui prend entre 18 et 24 mois et qui n'a admis qu'environ 1 800 personnes depuis 2012.

Malgré tout, l'inquiétude persiste au sein de l'opinion publique. Les attaques de Paris ravivent le souvenir douloureux du 11 septembre 2001 et révèlent un profond sentiment d'insécurité . Un sondage Reuters du week-end dernier montre que 63% des Américains ont peur qu'un attentat du même type que ceux de Paris arrive près d'eux.

Encore plus révélateur, les sondés voient un lien direct entre un danger terroriste et la présence de réfugiés syriens: 52% des Américains pensent qu'un pays acceptant des réfugiés Syriens est moins en sécurité.

Hier à Washington, une importante majorité de républicains et démocrates de la Chambre des Représentants ont adoptés une mesure pouvant suspendre l'admission de réfugiés Syriens et Irakiens dans le pays.

La France, quant à elle, a confirmée que 30 000 réfugiés seront accueillis dans les deux prochaines années.

sarah HOUMSI

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